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Parlons sciences

« La mesure de la capacité des jeunes à s’engager de manière critique et à utiliser leurs connaissances et leurs compétences scientifiques dans leur vie hors de la salle de classe sera importante non seulement pour eux et elles, mais aussi pour la santé, l’équité et la prospérité de toutes les sociétés du monde. » ~Groupe d’experts en visualisation stratégique (GEVS) du PISA, mars 2020

Au début de l’année 2020, Bonnie Schmidt, fondatrice de Parlons sciences, a participé au groupe de visualisation du PISA qui avait pour but de réfléchir à l’avenir de l’enseignement des sciences. Le PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) est mené par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Utilisé dans plus de 80 pays, ce test mesure la capacité des jeunes de 15 ans à utiliser leurs connaissances en lecture, en mathématiques et en sciences pour relever les défis de la vie réelle.

« J’ai toujours affirmé qu’une population possédant des connaissances scientifiques et des compétences en STIM était bénéfique pour tous. C’est la mission de Parlons sciences, déclare Mme Schmidt. Or, faire partie d’un groupe international qui partage cette conviction a été une véritable source d’inspiration. Il était clair pour nous tous que les défis du 21e siècle exigent des solutions créatives basées sur la pensée scientifique. » L’aggravation de la crise climatique, la perte rapide de biodiversité, les problèmes de santé mondiaux et la montée de la désinformation ne sont que quelques-uns de ces nombreux défis complexes et interreliés auxquels nous devons faire face.

Face à ces défis, Mme Schmidt estime que l’enseignement des STIM est plus important que jamais. Il aide les jeunes à s’adapter et à s’épanouir dans un monde qui évolue rapidement, et à développer les compétences en matière de résolution de problèmes, d’apprentissage autonome et de collaboration dont ils ont besoin pour réussir. Il leur permet d’occuper des emplois dans des domaines clés et les prépare à travailler dans un contexte d’économie durable. Il alimente une prospérité économique fondée sur l’innovation.

Tout aussi important, l’enseignement des STIM prépare les jeunes à devenir des citoyens engagés et citoyennes engagées et perspicaces qui comprennent le fonctionnement de la science et les raisons pour lesquelles ils et elles devraient lui accorder leur confiance. Compte tenu de la montée du sentiment antivaccin et du scepticisme à l’égard des mesures de santé publique pendant la pandémie de COVID-19, c’est essentiel, déclare Laura Elliott, directrice générale du Conseil ontarien des directions de l’éducation (CODE). « Les leaders de demain doivent être capables de penser de manière critique, de poser les bonnes questions et d’évaluer les preuves de façon appropriée lors des prises de décisions personnelles et politiques, dit Laura. C’est essentiel pour maintenir une démocratie saine. »

Pourtant, alors que le besoin d’engagement et de connaissances en STIM augmente, il est évident que le Canada ne suit pas le rythme. La demande de main-d’œuvre hautement qualifiée dépasse l’offre dans des domaines tels que les technologies numériques, les soins de santé et l’économie verte.

Cette situation reflète certaines tendances inquiétantes dans le domaine de l’éducation. Pensez-y :

  • Bien que les résultats canadiens du PISA se situent toujours dans le peloton de tête au niveau international, ils ont régressé au cours des deux dernières décennies ;
  • La plupart des élèves du Canada en 12e année ne suivent pas de cours de biologie, de chimie, de physique ou d’informatique, des cours généralement acceptés pour l’admission aux études universitaires en STIM ;
  • Le pourcentage de personnes diplômées en STIM dans les universités canadiennes a chuté de manière significative depuis 2011.

En collaboration avec les enseignants et enseignantes, Parlons sciences offre des programmes aux élèves de la petite enfance à la 12e année, ou 5e secondaire, afin d’éliminer les obstacles aux STIM et de susciter un sentiment d’émerveillement et de curiosité chez les enfants et les jeunes. Les recherches confirment l’efficacité de ces programmes. Par exemple, 74 % des élèves qui ont interagi avec des bénévoles de Parlons sciences ont déclaré que leur intérêt pour les sciences s’était accru, et 79 % ont dit avoir perçu une amélioration de leurs connaissances en lien avec les sujets abordés.

Mais il faut aller plus loin. La prescription de Parlons sciences comprend les éléments suivants :

  • Faire évoluer les programmes de STIM pour qu’ils soient plus pertinents, axés sur les problèmes, centrés sur l’élève, expérientiels et pluridisciplinaires ;
  • Intégrer le savoir autochtone à la science occidentale traditionnelle, et encourager et soutenir la diversité culturelle et de genre ;
  • Favoriser l’« identité scientifique » des jeunes, afin qu’ils et elles se considèrent comme appartenant au monde des STIM et qu’ils et elles y réussissent ;
  • Exposer les jeunes à des modèles positifs dans le domaine des sciences, les encourager à poursuivre leurs études scientifiques au secondaire et leur faire connaître les parcours et les carrières dans les STIM.

« Nous avons l’occasion de faire découvrir les merveilles de la science à un plus grand nombre de jeunes, déclare Bonnie. Nous devons faire évoluer la manière dont nous enseignons les STIM pour les rendre plus inclusives, plus accessibles et plus pertinentes pour les jeunes. Il nous faut préparer les gens à l’emploi et à une citoyenneté responsable. Il nous faut construire un avenir juste et durable. »

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